jeudi 13 septembre 2007

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Je ne vois pas, en écrivant, la couleur sable de ces pages, mais un cadre étroit entouré de tous les mots du présent, paramètres, modifier, modérer, afficher, sauvegarder. En commun nous avons le nombril, la conscience de soi, l'attente, l'énervement. La couleur sable de ces pages. Depuis bien des années je n'habite plus au bord de l'océan. Aucun dictionnaire ne donne l'origine du mot océan. Déjà, c'est loin et il y a longtemps, les "Allégories d'Homère" disaient, en parlant d'Okéanos, le père des dieux, que son "étymologie reste à établir". Et le Robert historique, des millénaires plus tard: cette étymologie "n'est pas connue".
J'aimais marcher sur la partie humide de la plage effacée par les vagues bruyantes, bleues, blanches, oui, mais parfois orange (ah, pas de "s"), toutes orange, comme le ciel est tout bleu, parce que le bleu peut diffracter et se répandre dans les draps du ciel, et toutes orange parce que le soleil naissant se casse - un accident rare - sur le miroir de l'eau.
Ce qui nous arrive, à nous, à nous tous, la moindre histoire, dépend de ce qui aurait pu se passer autrement, d'une infinité d'histoires différentes qui existent, qui existent véritablement, avant de nous arriver sous une forme unique, terrible, belle, désagréable, formidable . Toutes ces autres histoires (leur nombre est inimaginable, plus grand que celui des étoiles et des galaxies inconnues) qui se sont accordées pour nous surprendre par la survenue d'une seule d'entre elles, soudain matérialisée, dans un paysage, dans un visage, toutes existent dans l'ensemble de l'univers, elles y circulent à une vitesse "supra-lumineuse" (c'est l'expression), elles sont la matière de l'univers.

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